Les start-up, notamment en phase d’amorçage et de développement, font face à un problème majeur : l’accès au financement. Si le prêt bancaire n’est pas à proscrire, sa complexité et sa rigidité permettent à des solutions alternatives de s’imposer auprès des entrepreneurs, à commencer par le Revenue-Based Financing (RBF).
L’étude conduite par le cabinet de conseil PwC en 2019, “European Start-up Survey” ne laisse pas de place au doute : 1 start-up sur 3, en Europe, estime que l’accès au financement leur est compliqué. Dans le détail, l’emprunt bancaire ne représente qu’une infime partie de leurs sources budgétaires (3,2 %). C’est l'autofinancement qui se démarque (66,5 %), loin devant les solutions de type capital-risque (13,4 %) et business angels (8,7 %). Alors, où sont donc passées les banques ?
Cela ne surprendra personne, les banques sont frileuses à l’idée de prêter de l’argent à des profils présentant un risque de défaut élevé. Et les start-up relèvent pleinement de cette catégorie ! Les chiffres ne s’y trompent pas : en France, une start-up sur deux fait faillite, et seulement 30 % d’entre elles atteignent le point de rentabilité (KPMG Pulse).
Pour un établissement de crédit, le financement des start-up reste une activité contre-intuitive. Son métier, c’est celui de la gestion du risque. Le banquier doit s’assurer, données financières à l’appui, que l’entreprise sera dans la capacité de rembourser les échéances de son emprunt. C’est une approche qui ne peut convenir à une société en forte croissance - et donc en besoin pressant de liquidités. Non seulement celle-ci n’a pas d’historique comptable et financier solide, mais elle doit aussi composer avec des projections de chiffre d’affaires variables et hypothétiques.
Enfin, les start-up, en particulier dans le digital (e-commerce, SaaS, etc.), n’ont pas ou peu d’actifs tangibles (outil industriel, brevets, immobilier, etc.) à apporter en garantie aux banques. Remarque qui s’applique aux dirigeants fondateurs eux-mêmes, souvent de jeunes diplômés déjà fortement investis dans le développement initial de la société.
Soyons pragmatiques : le prêt bancaire ne constitue qu’une solution de financement marginale pour les jeunes pousses. Mais heureusement pour elles, d’autres solutions existent.
Non, il n’y a pas que les banques qui prêtent de l’argent. Non, une start-up n’est pas obligée de passer par la case “levée de fonds en equity” pour pallier ses besoins de financement. Et oui, parmi la palette d’alternatives à disposition, le Revenue-Based Financing (RBF) tire son épingle du jeu auprès des entrepreneurs.
Né en 2015 au cœur de la Silicon Valley, et très vite adopté par la scène “Tech” nord-américaine, le RBF est aujourd’hui accessible pour les start-up européennes. Silvr, pionnier du RBF en France, a déjà accompagné une centaine de jeunes entreprises, pour des montants compris entre dix mille et dix millions d’euros.
Mais qu’en est-il en pratique et à qui s’adresse le RBF ?
Le “financement basé sur les revenus” comporte trois avantages : la célérité (déblocage des fonds entre 24 et 48 heures), son caractère non-dilutif (neutralité capitalistique), et sa flexibilité (les remboursements sont calibrés sur le chiffre d’affaires réalisé).
Cette avance immédiate sur les ventes futures convient tout particulièrement aux start-up dont les revenus sont prédictifs, qu’il s’agisse de SaaS, de marketplaces ou d’e-commerçants. Et pour ces dernières, nul besoin de présenter un Business Plan ou une table de capitalisation pour obtenir le financement : une simple analyse des performances de vente via le stack e-commerce (Shopify, Google Analytics) ou SaaS (ChargeBee, Stripe) suffit.
En fort développement, sur des marchés où les primo-entrants prennent un avantage certain, ces start-up doivent accélérer leurs campagnes d’acquisition de clients - et ne peuvent se permettre d’attendre la création de cash flow futurs. Et c’est justement ce que permet le RBF grâce à l’optimisation de leur trésorerie - moyennant une commission de 6 à 10 % sur les montants distribués.
D’autres solutions de financement existent pour nos très chers entrepreneurs (micro-crédit, MCA, Asset-based lending, Factoring, etc.), mais comme l’annonce très bien Sifted dans un article consacré aux tendances Tech en 2022, le RBF semble s’imposer comme l’un des incontournables du financement alternatif.